Si j'étais Superwoman, ça se saurait...

Vous connaissez tous la fameuse phrase "Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort", et là, j'ai envie de crier "Balivernes!!"

Face aux  épreuves que la vie nous inflige, on lutte...on donne tout ce qu'on peut, on vit avec... parfois,  on s'en relève... mais on en ressort jamais indemne. Lorsque les évènements  qui vous tombent sur le coin de la  gueule sont en plus rapprochés dans le temps, au lieu de vous donner des ailes, ils vous fragilisent et vous rendent plus vulnérable.  J'aurais bien aimé être SuperWoman, et vous dire que j'affronte la situation avec force depuis le 24 décembre, mais je vous mentirais.

Si j'ai totalement déserté ce blog depuis début janvier, et l'adresse mail qui y est associée, ce n'est pas par manque de respect envers vous, lecteurs ou lectrices  hyper chouettes qui avez continué de passer ici pour prendre des nouvelles ou me soutenir, mais tout simplement parce que, vous vous en doutez, j'ai un peu craqué...

Tout simplement parce que je suis humaine, sans doute trop sensible et que les problèmes de santé hyper complexes ( état psychique + sa maladie organique) de ma petite maman m'ont usée.

Même si je je n'ai jamais vraiment compris l'intérêt qu'un lectorat pouvait trouver à lire les complaintes d'une blogueuse anonyme comme moi, voici néanmoins quelques nouvelles:

Des erreurs de diagnostics, des scanners qui se paument, des résultats d'examens qu'on attend 12 jours au lieu de 4, des infirmières qui vous envoient balader,  des délires obsessionnels de la part de ma petite mère qui vont très très loin (jusqu'à un dépôt de plainte chez les flics de sa part), des transferts en ambulances de la clinique psy à l'hôpital,  un irm du cerveau à Ste anne, des toubibs qu'on appelle et qui ne rappellent pas...J'en passe et des meilleurs...ce serait beaucoup trop long à tout détailler.

L'angoisse...l'attente...la peur que ma petite mère perde la raison, sans compter que la cause de sa maladie organique na toujours pas été déterminée depuis le 24 décembre!! ( Parfois, je me dis que si on vivait dans la brousse, elle serait peut être mieux soignée...)
D'autres rendez vous sont prévus la semaine prochaine avec cette fois ci, un neurologue, un gynéco... D'ici là, il faut supporter sa détresse, son désarroi,  ses plaintes perpétuelles, et  élément nouveau, un discours parfois incohérent toujours axé sur le même sujet. ( Je prie pour que ce soit un effet secondaire des anti dépresseurs plutôt que de l'hystérie.)
Hormis la présence d'un psy qui passe la voir chaque matin, il ne se passe rien dans cette clinique...( C'est la 3 ème en 2 ans, et croyez moi, c'est partout pareil) ce n'est pas parce qu'on y met le prix que le soutien psychologique y est plus important. (Avec une infimière par étage, il ne faut pas s'attendre à des miracles).

Il y a 5 ans, lorsque mon père est tombé gravement malade du jour au lendemain, je pensais avoir connu le pire. Je savais que l'issue serait fatale...Là, même si l'on ne m' a pas dit clairement que ma petite maman était perdue, j'en suis à me demander si elle sera un jour en mesure de rentrer chez elle...A l'heure où j'écris cette note, cette éventualité me semble guère probable, et rien qu'à l'idée d'envisager un placement dans un établissement qui pourrait l'accueillir, ( si sa maladie organique n'est pas trop grave) ça me fend le coeur...et l'expression est faible.

Voilà en quelques lignes où j'en suis depuis1 mois. Afin de ne pas rabâcher ça à longueur de temps, je sais que j'ai un peu laissé tomber mes ami(e)s de la vraie vie ces derniers temps et que ce n'est pas bon pour moi. 
Depuis quelques jours j'essaie de rectifier le tir, d'où mon retour ici.
Comment gérer la maladie d'un proche sans qu'elle ne vous bouffe? Après  ce que j'ai vécu avec mon père...je devrais savoir...et pourtant,  croyez moi, je ne sais pas mieux faire aujourd'hui.

PS: Il y a quelques jours, un de mes amis au tel m'a dit " Avec tout ce que tu as traversé ces dernières années, tu devrais être blindée!!" Ben non...bien au contraire...je suis épuisée nerveusement, moi aussi. Seuls ceux qui passent par ces putains de moments douloureux,  peuvent comprendre...

PS2: Je vais essayer de revenir ici plus régulièrement, et au moins de répondre aux mails ou aux coms qui arriveront. Désolée de ne pas l'avoir fait ces dernières semaines, mais je n'avais plus aucun courage.

Comments

[miss Julie]

Je viens de réaliser que je n'avais pas remercié OKA, DANY, JOKER, la MERE JOIE et CALPURNIA pour votre soutien ou conseils.
Désolée, il y a des jours où je n'ai plus les yeux en face des trous, mais sachez que ce réconfort virtuel m'est précieux. Vraiment.
Je vous embrasse tous.
miss Ju

[La Mère Joie]

Je viens juste ce soir t'apporter un peu de soutien, juste prendre des nouvelles, juste te souhaiter du courage.
C'est tout petit et c'est sincère.

[okatarinabella]

un enorme bisous de soutien c'est tout.....
bises oka

[Joker]

Correction d'importance : La dernière phrase c'est "je t'interdit DE T'EXCUSER d'avoir moins de temps à nous consacrer". Sans les moufles, ça va déjà mieux! ;))

[dany]

Je t'embrasse très fort....