Y'a d'la joie!!
Attention, encore une fois, la réflexion qui va suivre est tout à fait personnelle, et il va de soi que chacun est libre d'occuper son temps de loisirs, comme bon lui semble...
Or donc, je voulais dire que si jamais, tu trouves que les nouvelles de ces dernières semaines ne sont pas suffisamment dramatiques, et que tu fais partie de ceux qui se plomberaient bien encore un peu le moral, sois rassuré(e), tu vas pouvoir le faire!!
En effet, pour te "distraire", rien de tel qu'un petit tour au cinoche pour aller voir Ma compagne de nuit, l'histoire d'une nana atteinte d'un cancer en phase terminale...
Comme beaucoup, j'ai pris connaissance de ce nouveau fim, sorti hier, via l'interview d' Emmanuelle Béart, invitée de Pujadas mardi soir. Un fim éprouvant, (Tu m'étonnes!!) comme le qualifie les critiques.
Inutile de te dire que pour rien au monde, je n'irai voir ce film!!
Quand tu es passée par là, que tu as vécu ce qui se passe dans un établissement de soins palliatifs, pour accompagner une des personnes qui t'est le plus cher au monde, (mon père) quand tu as vu, chaque jour, les chambres voisines se vider, en te disant que prochainement, ce sera ton tour... Quand tu as vu de jeunes enfants effondrés veiller leur mère à la bougie, plusieurs nuits de suite, jusqu'à ce que cela atteigne une limite plus supportable. Quand tu as entendu les cris, les appels au secours des mourrants, plus jamais, tu ne souhaires revivre ça...et certainement pas en allant voir un tel spectacle au cinéma.
Que vont chercher les gens en allant voir un tel film...? Je m'interroge... Curiosité... voyeurisme déplacé? De l'espoir...?
Veulent-ils se rassurer en pensant qu'il peut y avoir une fin de vie sereine? Si c'est le cas, j'ai envie de dire foutaise.
La fin de vie, qu'elle soit vécue par le biais de soins à domicile, ou en établissement spécialisé, (j'ai connu les 2, pdt 11 longs mois), c'est abominable, c'est une angoisse indescriptible... Des mots de réconfort quotidiens, auxquels tu te rattaches, et auxquels tu aimerais croire... des sourires forcés pour mieux cacher tes larmes, un défilé permanent du matin au soir d'intervenants dont les visites chaque jour, te rapellent que ce sera bientôt la fin. C'est cette attente interminable, jusqu'à ce que sonne la délivrance...
Il y a aussi cette ambiguité qui t'habite durant toute cette période: L'envie de garder avec toi la personne que tu aimes le plus longtemps possible, et parfois, terriblement, le souhait de la voir partir pour abréger ses souffrances. Qui est passé par là, sait à quel point ce sentiment est perturbant.
Voilà, sans aune prétention, je crois pouvoir dire que je sais tout sur le sujet. Aucun cinéaste, aucune actrice aussi talentueuse soit-elle (en l'occurrence ici, Emmanuelle Béart, que j'aime beaucoup, par ailleurs.) ne pourront jamais retranscrire cette réalité. Une réalité dans laquelle je ne vois nullement l'intérêt de replonger.
Alors, si contrairement à moi, tu fais partie de ceux qui comptent aller voir ce film, j'aimerais vraiment essayer de comprendre ce que tu en attends...
Si jamais tu as un film "un peu plus gai", à me conseiller, tu 'en doutes, je suis bien sûr partante.
PS: Bien évidemment, je ne remets nullement en cause les qualités humaines des aides soignants à domicile ,l'utilité des établissements palliatifs, et la qualité des soins qui y sont prodigués. Les gens qui y travaillent sont généralement agréables, chaleureux, mais ont aussi ce recul nécessaire, lorsque les personnes dont ils se sont occupés disparaissent...(normal, ça fait partie de leur quotidien.)
PS2: Promis, on essaiera de faire + léger dans la note suivante. Là, la sortie de ce film, au milieu de tous ces évènements + dramatiques les uns que les autres dans le monde, c'est un peu la goutte d'eau qui fait déborder le vase.